Source: African Union Commission (AUC) |

La 601ème réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA sur l'alerte rapide et l’analyse prospective

ADDIS ABEBA, Éthiopie, 8 juin 2016/APO (African Press Organization)/ --

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), en sa 601ème réunion tenue le 30 mai 2016, a suivi des communications faites par la Commission, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), sur l'alerte rapide et l’analyse prospective, dans le cadre du suivi de son communiqué PSC/PR/COMM(CCCLX) adopté en sa 360ème réunion, tenue le 22 mars 2013, appelant la Commission à utiliser pleinement tous les outils sur la prévention des conflits mis à sa disposition en vertu  du Protocole relatif à la création du CPS, notamment en portant rapidement à l'attention du Conseil toute question qui pourrait constituer une menace pour la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent.

Le Conseil a rappelé ses décisions et prises de position antérieures sur l'alerte rapide, en particulier,  le communiqué PSC/PR/COMM. (CDLXIII), adopté lors de sa 463ème réunion tenue le 27 octobre 2014, sur la prévention structurelle des conflits, ainsi que les conclusions de la retraite du CPS sur le renforcement de la coopération entre le CPS et les Communautés économiques régionales/Mécanismes régionaux pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits (CER/MR) dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, tenue du 14 au 16 septembre 2015, à Abuja, au Nigéria.

Le Conseil a pris note des communications faites par la CEDEAO, la CEEAC et la Commission, sur l'alerte rapide et l’analyse prospective, y compris les mises à jour sur l'état d’opérationnalisation et de fonctionnement des  systèmes d'alerte rapide de la CEDEAO et de la CEEAC. 

Le Conseil a félicité la Commission, la CEEAC et la CEDEAO pour les mesures prises, afin de renforcer la collaboration, le partage de l'information et la synergie entre le Système continental d'alerte rapide (SCAR) et les systèmes d'alerte rapide des CER, en vue de permettre au Conseil de prendre les décisions appropriées en temps opportun. Le Conseil a également félicité la Commission pour ses efforts de promotion d’une collaboration interdépartementale, en vue de mettre à sa disposition une information globale et en temps utile sur l’alerte rapide. 

                                                                                                                                                  Le Conseil a reconnu le fossé persistant entre l'alerte rapide et la réponse rapide et a réaffirmé son engagement à assurer une mise en oeuvre efficace de ses décisions sur la prévention des conflits, y compris le renforcement du lien entre l’alerte rapide et la réponse rapide. 

 Le Conseil a souligné la nécessité de s'attaquer aux causes structurelles des conflits violents en Afrique, qui pourraient être liées aux déficits de gouvernance. À cet égard, le Conseil a demandé au Département des Affaires politiques (DPA) d’informer le Conseil sur l'état de mise en œuvre de l'Architecture africaine de gouvernance (AGA). Dans le même contexte, le Conseil a réitéré que l’édification d’institutions étatiques solides et responsables aux niveaux local et national, fournissant les services essentiels, et la garantie de processus politiques inclusifs, l'émancipation et les opportunités économiques, l’État de droit et la sécurité publique, sont essentiels à la prévention des conflits et à la consolidation de la démocratie et aux acquis de la consolidation de la paix.

Le Conseil, soulignant que la responsabilité principale pour assurer une prévention efficace des conflits incombe aux États membres, a réitéré son appel à ceux d’entre eux, qui ne l'ont pas encore fait, à  signer, ratifier et à rapidement intégrer dans leur législation nationale les instruments pertinents de l'UA, en particulier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, ainsi que la Convention de l'Union africaine sur la coopération transfrontalière (Convention de Niamey).

Le Conseil a noté avec une profonde préoccupation l'existence de bases militaires étrangères et l'établissement de nouvelles dans certains pays africains, associées à l'incapacité des États membres concernés de suivre efficacement le mouvement des armes vers et en provenance de ces bases militaires étrangères. À cet égard, le Conseil a souligné la nécessité pour les États membres d'être toujours prudents chaque fois qu'ils concluent des accords pouvant conduire à la création de bases militaires étrangères sur leur sol.

Le Conseil a également noté avec une profonde préoccupation que la poursuite du transfert illégal d'armes et de munitions à des acteurs non étatiques constitue une grave menace à la paix et à la sécurité sur le continent,  et que l' appui aux mécanismes d'alerte rapide, comme moyen de prévention des conflits pouvant être compromis si cette situation ne trouve pas une solution efficace. Le Conseil a rappelé que le Traité sur le commerce des armes (ATT), adopté par l’Assemblée générale des Nations unies en 2012, réglemente le " commerce des armes légères et de petit calibre" et interdit leur transfert aux mains d’’utilisateurs finaux illégaux’’.  À cet égard, le Conseil a souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes de surveillance et de responsabilité dans la fourniture ou le transfert illégal (e) d'armes légères et de petit calibre à des acteurs non étatiques sur le continent africain.

  Le Conseil a demandé à la Commission et aux CER/RM d’accélérer leurs efforts en vue de la pleine opérationnalisation et du renforcement de leurs systèmes d'alerte rapide, et a exhorté les États membres de l'UA à apporter l’appui financier nécessaire au renforcement des  capacités en ressources humaines et techniques à cet effet. 

Le Conseil a félicité la Commission pour l’assistance technique apportée aux États membres dans la création et l'opérationnalisation de leurs  centres nationaux de coordination comprenant des mécanismes d'alerte et de réponse rapides. Dans ce contexte, le Conseil encourage les États membres qui ne l'ont pas encore fait, à travailler également avec la Commission à la création et au renforcement de leurs propres capacités nationales d'alerte rapide et de prévention des conflits.

Le Conseil a réitéré sa demande à la Commission de l'UA, en collaboration avec les CER/MR et le Comité des services de renseignement et de sécurité de l'Afrique (CISSA), de lui faire régulièrement des communications sur l’alerte rapide, au moins deux fois par an.

Le Conseil a convenu de rester saisi de la question.

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